Le 27 mars dernier, Stéphane Gatignon, 33e Maire de Sevran, a présenté sa démission au membres du Conseil Municipal. Cette décision, rare mais pas inédite, est l'occasion de réaliser une petite rétrospective sur l'histoire de la première magistrature à Sevran et de ses dépositaires successifs.
1789 : Le droit de cité des Maires
Bien que juridiquement encadrée depuis la Révolution française, le fonction de Maire n'est pas nouvelle pour autant. Dans les faits, les Maires nouvellement élus reprennent peu ou prou les prérogatives des échevins médiévaux – appelés consuls dans le sud de la France –, magistrats le plus souvent élus par les bourgeois des villes franches, c'est-à-dire disposant d'une certaine autonomie politique et administrative.
Au gré des régimes politiques du XIXe siècle, les modalités d'accession à la première magistrature communale varièrent, de l'élection au suffrage direct pour les périodes républicaines à la nomination préfectorale ou royale lors des épisodes impériaux et la Restauration. C'est ainsi que durant cet intervalle, les origines sociales des Maires du village qu'était alors Sevran oscillèrent sensiblement, passant des bourgeois et officiers royaux aux différents propriétaires terriens et ouvriers agricoles de la commune.
Quelques figures notables
Parmi ces différents Maires, certains marquèrent davantage l'histoire de Sevran, comme Joseph Joachim Riot (1790-1792), premier Maire de Sevran, Jean-Louis Narcisse Hamelin (1845-1871), propriétaire du domaine de la Fossée, Léon Claude Savoye (1884-1888), qui instigua l'achat de la propriété d'Alfred Nobel afin d'y installer l'actuelle ancienne Mairie, pour ne citer qu'eux.
A partir des années 1930 et l'émergence de ce qui sera appelé la « ceinture rouge », à savoir les communes de banlieue parisienne gérées par une majorité communiste ou socialiste, les Maires successifs devinrent de plus en plus politisés. Ainsi, certains noms de Maires sevranais de cette période sont aujourd'hui mis à l'honneur au regard de leur action locale, voire nationale : Louis Fernet (1931-1938), conseiller général et instigateur du Centre Municipal de Santé homonyme, Gaston Bussière (1938-1939), résistant fusillé au Mont-Valérien en 1942 dont le nom a été accolé à la place du centre ville ainsi qu'à la Cité des Sports, André Toutain (1959-1977), conseiller général honoré par une avenue qui porte son nom, ou encore Bernard Vergnaud, conseiller général également, dont un parc d'activité a été baptisé en sa mémoire.
Gaston BUSSIERE (1938-1939) |
André TOUTAIN (1959-1977) |
Bernard VERGNAUD (1977-1995) |
Quoi qu'il en soit, un 34e nouveau nom viendra bientôt s'adjoindre à la plaque visible à l'Hôtel de Ville...
Romain RIBEIRO, Responsable-adjoint des Archives municipales de Sevran
Article à retrouver dans le Journal de Sevran n°166 de mai 2018, p.6. (>> https://www.ville-sevran.fr/sevran-le-journal-anciens-numeros)